Tous les articles par Éloïse JOYEUX

Le modèle SAMR – Moodle

Afin de mesurer au mieux l’intégration des TIC dans le dispositif présenté par l’enseignant nous utilisons le modèle SAMR (Substitution, Augmentation, Modification, Redéfinition) de Puentedura (2013) qui distingue quatre niveaux d’intégration des outils technologiques et de leurs usages :

• Le premier niveau, la « Substitution », concerne les outils d’enseignement qui remplacent d’autres outils sans changement fonctionnel. Par exemple, un syllabus papier est remplacé par un fichier pdf. Il s’agit du niveau décrit dans l’étude d’Albero et Dumont (2002).

Le deuxième niveau, l’« Augmentation ». concerne des outils d’enseignement qui remplacent d’autres outils avec une augmentation d’utilisation. Par exemple, l’enseignant va ouvrir un forum pour augmenter l’interactivité dans son cours. Il n’est pas rare de trouver des études pour ce niveau (Basque, 2005 ; Haeuw, 2002 ; Karsenti & Larose, 2005 ; Ngnoulayé, 2010 ; Underwood et al., 2005).

Le troisième niveau, la « Modification », concerne l’usage des technologies qui permettent de repenser des tâches de manière significative. Par exemple, un enseignant trouve qu’un chapitre d’un cours exposé de manière traditionnelle est relativement ardu. Il peut décider de l’adapter avec l’outil « parcours pédagogique ». Au lieu de suivre le cours classique et d’écouter le professeur, l’étudiant est amené à parcourir de manière autonome une série de tâches variées : lire un passage théorique, faire des exercices d’intégration pour s’assurer de sa compréhension, comparer des illustrations, faire une synthèse de l’exposé, etc. L’enseignant offre alors un nouvel environnement pour soutenir l’apprentissage de ce passage relativement complexe.

• Enfin, le quatrième niveau, la « Redéfinition », concerne les usages où l’enseignant repense son cours et crée des nouvelles tâches qui n’étaient pas concevables antérieurement. Par exemple, imaginer son cours en Serious game (jeu sérieux).

Ce qui nous intéresse ce n’est pas simplement l’utilisation des outils technologiques (niveaux 1 et 2, nommés Enhancement par Puentedura (2013)), mais la scénarisation imaginée par les enseignants pour enseigner à l’aide des technologies certains contenus (niveaux 3 et 4, nommés Transformation).

Source : Article-SAMR

Qu’est ce qu’un scénario pédagogique multimédia ?

«Un scénario pédagogique est le déroulement d’une activité d’apprentissage, la définition des objectifs, la planification des tâches, la description des tâches des apprenants et des modalités d’évaluation» (Lando, 2003)

Il s’agit d’un travail préparatoire dans lequel le projet est décrit, raconté, découpé, structuré avant d’être réalisé. Pour l’équipe pédagogique, le scénario pédagogique est l’occasion de formaliser dans un document les différents éléments et étapes nécessaires pour l’action préparée et un document de référence

 

C’est un document structuré décrivant :

  • Les acteurs : apprenants, formateurs, tuteurs, autres intervenants
  • Les buts et objectifs : ce que les apprenants doivent savoir et savoir faire à la fin de la formation et dans quel but.
  • Les pré-requis
  • Les contenus : les éléments du contenu, des connaissances à acquérir
  • La méthode pédagogique dominante : magistrale, interrogative, active, collaborative …
  • Les techniques utilisées : travail individuel, de groupe, étude de cas, projets, …
  • Les outils et ressources technologiques : lesquels sont disponibles, ou à créer, comment les intégrer ?
  • Les activités pour chaque étape de l’apprentissage
  • La description des séquences et la progression envisagée
  • Le dispositif d’évaluation : la forme choisie et les modalités
  • La description détaillée d’une séquence comprenant le contenu, les média utilisés, les activités, les rôles, les interactions, les consignes, l’évaluation, charte graphique, la durée globale et par activités.
  • Hébergement de la formation (plateforme, site web, etc)

Pourquoi ?

 

  • Formaliser l’intention pédagogique
  • Structurer et Organiser la formation
  • Contractualiser sur un contenu
  • Garantir l’atteinte des objectifs
  • Document de référence pour l’équipe
  • Capitaliser
    – Gain de temps (reproductibilité)
    – Transférabilité́ (partage)

Scénariser un contenu ou l’art du découpage

 

scenario

Découper la matière du cours en  : Module ou parcours de formation

 

Ensemble du cours découpé ou chapitré :

  • un objectif global de formation
  • Une durée globale
  • Informations relatives aux apprenants: public ciblé, niveau, etc.
  • Le contexte : formation présentiel, mixte, à distance

 

  • Séquences = chapitres (1er niveau de découpage)
    • Les compétences à acquérir au cours de la séquence
    • La liste des grains qui la compose
    • Une durée
  • Grains = leçons (2nd niveau de découpage)
    • Un objectif
    • Une durée
    • Un contenu
    • L’activité  de l’apprenant (exercices)
    • Les ressources (médias)

 

Le Learning Lab Ensma, l’espace physique de la cellule TICE

learninglabL’ISAE-ENSMA a inscrit au cœur de sa stratégie le développement d’une politique d’innovation pédagogique et d’adaptation de ses méthodes d’enseignement, notamment en matière de production de ressources numériques.

Ce dynamisme se traduit par la collaboration du chargé de mission TICE et de l’ingénieure d’étude en technologie de la formation. La mission principale de l’ingénieure d’étude est l’assistance et l’accompagnement des enseignants dans la création et la diffusion de ressources pédagogiques numériques.

L’axe novateur en matière de pédagogie est porté sur le développement de la pédagogie active et sur l’approche par compétences.

Ce projet d’accompagnement et de soutien à la pédagogie s’inscrit ainsi dans une continuité de la stratégie initiée, tout en développant l’usage des TICE et en favorisant la créativité individuelle et collective.

Afin de faciliter l’expérimentation de nouvelles pratiques pédagogiques, l’ISAE-ENSMA s’est doté d’un Learning Lab : un espace flexible et évolutif facilitant les rencontres et les échanges entre les enseignants, les étudiants et la cellule TICE. Ce lieu aura pour vocation d’inciter le développement et la mise en pratique de nouvelles compétences. À travers un équipement performant et un accompagnement à la prise en main de ce dernier, le Learning Lab permettra de se familiariser et de s’approprier les méthodes pédagogiques actives, ainsi que d’appréhender l’impact des technologies et la transformation des espaces physiques d’apprentissage.

Le Learning Lab a pour but de réduire les frontières entre enseignement et documentation et de permettre des modes de travail dynamiques et collaboratifs. Il a pour vocation l’appropriation communautaire et personnalisée des connaissances à travers l’intégration de l’enseignement, de l’acquisition de connaissances et de la formation aux technologies innovantes. Il répondra à de multiples missions : pédagogiques, sociales et culturelles.

La dimension transformante de ce projet repose sur l’évolution du paradigme pédagogique classique au profit d’un apprentissage davantage centré sur les apprenants et exigeant de ces derniers un engagement fort. Le lieu se doit donc d’accompagner les nouveaux scénarios pédagogiques et être adapté au développement des pédagogies actives. L’objectif principal est de couvrir des usages aussi différents que les espaces spatio-temporels les accueillant. Du matériel mobile et adaptable viendra compléter l’écosystème numérique mis en place grâce à l’introduction des classes mobiles et de la plateforme pédagogique (Moodle) dans les enseignements. L’espace devra répondra aux différents besoins jalonnant les parcours d’apprentissage : travail individuel / collectif ; transmission / appropriation ; temps formels / informels ; … favorisant de ce fait la pensée critique, la créativité, les compétences sociales et le travail en autonomie.